amour_Torr Admin
Nombre de messages : 58 Age : 57 Localisation : lyon Date d'inscription : 25/07/2008
| Sujet: une balade en foret Sam 26 Juil - 6:23 | |
| Melian partit tranquillement pour la forêt voisine de la citadelle, panier au bras, mais épée au côté dont elle préférait éviter de se séparer. Elle avait besoin de plantes et d'écorces pour l'Infirmerie et n'avait pas osé demander au Père Neocor ou à Honorinae de s'en charger, occupés qu'ils étaient entre le Jardin des Simples, les nouveaux liens qui les unissaient, et les visites du jeune Louis. Elle arriva à la lisière du bois dans lequel elle s'avança lentement. Au fur et à mesure qu'elle progressait, le médecin-aspirant ramassait ce dont elle avait besoin tout en se familiarisant avec ce lieu. Elle finit par arriver à une trouée dans les arbres qui illuminait une petite source, naissance du petit ruisseau qu'elle avait suivi jusque là. Fatiguée, elle posa son panier et s'assit un moment. Cet isolement momentané lui faisait du bien. Outre la fatigue normale du fait de sa grossesse, les derniers évènements l'avaient beaucoup éprouvée nerveusement. Comme à l'habitude, elle cachait tout derrière son sourire doux, ne voulant surtout pas imposer ses peines à autrui. Tous ces morts, ces souffrances qui n'en finissaient pas, et cette ambiance étrange qui régnait en les murs de la Citadelle franche... Elle regardait l'eau qui s'écoulait paisiblement de la petite infractuosité, son mince filet s'étirant entre le vert brillant de l'herbe et les racines puissantes des grands arbres alentour. Il y avait tant de choses qu'elle ne comprenait pas... Partout les individualités semblaient devenir de plus en plus importantes, le bien commun passant en dernier, alors que l'être humain ne peut vivre seul sans les siens, comme l'avait montré le Prophète dans l'extrait de la Vita d'Aristote que le Père Neocor avait lu au dernier office. Il suffisait de regarder certains prix sur les marchés par exemple, pour voir que le bien de chacun devenait parfois bien plus important que le bien de tous. Vision des choses ô combien incompréhensible pour une personne, comme la jeune femme, qui vit pour les autres. Elle posa les mains sur son ventre à présent plus qu'arrondi par plus de cinq mois de grossesse. Les rayons du soleil qui passaient par la trouée firent briller son alliance. Elle eut un sourire plus doux encore qu'à l'habitude, et se mit à chanter à mi-voix, toujours assise et adossée à un arbre, les yeux clos, ses peines, ses craintes et ses doutes quelque peu apaisés par le cadre idyllique. Un moment de paix dans ce monde qui tournait, à son humble avis, de moins en moins rond... | |
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